Cohorte CEJ : quand l’accompagnement collectif fait ses preuves

par | Août 6, 2025

Cohorte CEJ : quand l’accompagnement collectif fait ses preuves

Avec un taux de réussite de 100% pour la recherche de stages, la première cohorte du Contrat d’Engagement Jeunes de la Mission Locale Centre Est Savanes Guyane révèle l’efficacité d’une approche innovante. Mais au-delà des chiffres, c’est toute une méthodologie qui se dessine.

Une autonomisation progressive des jeunes

L’élaboration d’une charte par les participants eux-mêmes constitue un tournant dans l’accompagnement social.
« Les jeunes de la réussite » : ce titre choisi collectivement traduit une appropriation du dispositif qui dépasse le simple cadre administratif. Cette auto-régulation s’observe jusque dans les règles vestimentaires, où les jeunes se montrent « pire que nous », selon l’expression amusée du Directeur Jean Raymond PASSARD.

Le défi de l’engagement à l’épreuve du terrain

Les 15 heures d’activités hebdomadaires obligatoires soulèvent des questions sur l’autonomie réelle des bénéficiaires. Si les jeunes affirment que « s’engager » n’est « pas compliqué », cette facilité déclarée contraste avec les difficultés habituellement rencontrées dans l’insertion professionnelle des 16-25 ans.

L’approche de Madame POLEON, qui organise des simulations d’entretiens systématiques, illustre cette tension entre encadrement et responsabilisation.
La conseillère avoue avoir été « surprise » par les résultats, suggérant que ses attentes initiales étaient plus modestes.

Un modèle à contextualiser

Cette réussite intervient dans un territoire où la Mission Locale accompagne plus de 5 000 jeunes annuellement, avec des défis spécifiques : 38% des jeunes sans diplôme, 60% sans moyen de transport. Le succès de cette cohorte pilote interroge donc sur sa reproductibilité à grande échelle.

Le format « cohorte », hérité de la Garantie Jeunes et adapté au CEJ, semble particulièrement pertinent en Guyane où la « mobilisation collective » devient un levier d’insertion. Reste à savoir si cette dynamique de groupe peut être maintenue avec l’augmentation des effectifs : en 2024, 1 222 jeunes sont entrés en CEJ sur le territoire.

Vers une généralisation du modèle ?

La démarche de bilan systématique voulue par la direction témoigne d’une volonté d’amélioration continue. Cette première expérience pourrait ainsi servir de laboratoire pour repenser l’accompagnement des jeunes NEET (ni en emploi, ni en études, ni en formation) qui représentent 96% des publics accueillis.

Le défi sera désormais de maintenir cette qualité d’accompagnement tout en respectant les contraintes budgétaires qui ont déjà entraîné « une baisse des entrées » en 2024.

 

Reportage vidéo ici